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«Преступление и наказание» на французском языке

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PREMIÈRE PARTIE1
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II12
III34
IV52
V69
VI85
VII104
DEUXIÈME PARTIE123
I123
II152
III169
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V208
VI228
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CINQUIÈME PARTIE568
I568
II598
III609
IV628
V658
SIXIÈME PARTIE681
I681
II698
III715
IV733
V741
VI768
VII792
VIII808
ÉPILOGUE827
I827
II840

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PREMIÈRE PARTIE

I

Au commencement de juillet, par un temps extrêmement chaud, un jeune homme sortit vers le soir de la mansarde qu’il sous-louait, ruelle S…, descendit dans la rue et se dirigea lentement, comme indécis, vers le pont K…
Dans l’escalier, il avait heureusement évité de rencontrer sa logeuse. Son réduit se trouvait immédiatement sous le toit d’un vaste immeuble de quatre étages et ressemblait davantage à une armoire qu’à un logement. La logeuse à laquelle il louait ce réduit, avec dîner et service, occupait un appartement au palier en dessous et, chaque fois qu’il sortait, il devait nécessairement passer devant la cuisine dont la porte était presque toujours grande ouverte. Et chaque fois qu’il passait devant cette cuisine, le jeune homme éprouvait une sensation morbide et peureuse dont il avait honte et qui lui faisait plisser le nez. Il était endetté jusqu’au cou vis-à-vis de cette femme et craignait de la rencontrer.
Non pas qu’il fût poltron ou timide à ce point, au contraire même ; mais depuis quelque temps, il était irritable et tendu, il frisait l’hypocondrie. Il s’était tellement concentré en lui-même et isolé de tous qu’il craignait toute rencontre (et non seulement celle de sa logeuse). Il était oppressé par sa pauvreté, mais la gêne même de sa situation avait cessé, ces derniers temps, de lui peser. Il ne s’occupait plus de sa vie matérielle ; il ne voulait plus rien en savoir. En somme, il n’avait nullement peur de sa logeuse, quelque dessein qu’elle eût contre lui ; mais s’arrêter dans l’escalier, écouter toutes sortes d’absurdités sur le train-train habituel dont il se moquait pas mal, tous ces rabâchages à propos de paiements, ces menaces, ces plaintes et avec cela biaiser, s’excuser, mentir – non ! mieux valait se glisser d’une façon ou d’une autre par l’escalier et s’esquiver sans être aperçu.
Du reste, sa peur de rencontrer sa créancière le frappa lui-même, dès sa sortie dans la rue.
« Vouloir tenter une telle entreprise et avoir peur d’un rien », pensa-t-il, avec un étrange sourire. « Hum… Voilà… on a tout à portée de main et on laisse tout filer sous son nez uniquement par lâcheté… ça c’est un axiome… Curieux de savoir… de quoi les gens ont le plus peur ? D’une démarche nouvelle, d’un mot nouveau, personnel ! – Voilà ce dont ils ont le plus peur. Après tout, je bavarde trop, mais je bavarde parce que je ne fais rien. C’est ce dernier mois que j’ai appris à bavarder à force de rester couché des journées entières dans mon coin et de penser… à des vétilles. Pourquoi diable y vais-je ? Suis-je capable de cela ? Est-ce que cela est sérieux ? Pas sérieux du tout. Comme ça, une lubie, de quoi m’amuser un peu ; un jeu. En somme, oui ; c’est un jeu ! »
Dehors, la chaleur était terrible, suffocante, aggravée par la bousculade ; partout de la chaux, des échafaudages, des tas de briques, de la poussière et cette puanteur spéciale des jours d’été, si bien connue de chaque Petersbourgeois qui n’a pas les moyens de louer une villa hors de la ville, – tout cela ébranla les nerfs déjà déréglés du jeune homme. L’odeur fétide, insupportable, qu’exhalaient les cabarets, dont le nombre était particulièrement élevé dans ce quartier, et les ivrognes que l’on rencontrait à chaque pas, bien que l’on fût en semaine, mettaient la touche finale au repoussant et triste tableau. Une sensation de profond dégoût passa un instant sur les traits fins du jeune homme. Il faut dire qu’il était remarquablement bien de sa personne : châtain foncé, de magnifiques yeux sombres ; d’une taille au-dessus de la moyenne, fin et élancé. Mais bientôt il tomba dans une sorte de profonde méditation ou, pour mieux dire, dans une sorte d’inconscience et continua son chemin sans plus rien remarquer de ce qui l’entourait et ne voulant même plus le remarquer. De temps en temps, seulement, il se marmottait quelque chose, par l’habitude de soliloquer qu’il venait de s’avouer. En même temps, il se rendait compte du flottement de sa pensée et de sa grande faiblesse : il y avait déjà deux jours qu’il n’avait presque plus rien mangé.
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