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«Степной король Лир» en francés

Un roi Lear des steppes

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✒ Autor
📖 Paginas135
⏰ Tiempo de leer 5 horas
💡 Fecha de publicación1870
🌏 Idioma original Ruso
📌 Tipos La historia , Novela
📌 Géneros Prosa, Psicológica, Realismo, Social
📌 Secciones Novela psicológica , Novela realista , Novela social

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Un roi Lear des steppes: leer el libro

Un roi Lear des steppes. Ivan Tourgueniev

Un soir d’hiver, nous étions une demi-douzaine d’amis réunis chez un ancien camarade d’Université. L’entretien vint à tomber sur Shakespeare, les personnages de ses pièces, la maîtrise avec laquelle il les avait saisis dans les entrailles mêmes de la nature humaine. Nous admirions surtout leur profonde vérité « quotidienne. » ; chacun de nous nommait des Othellos, des Hamlets, des Falstaffs, voire des Richards III ou des Macbeths – ceux-ci, à vrai dire, seulement en puissance – parmi les personnes que le hasard avait amenées sur sa route.
– Et moi, mes amis, s’écria notre hôte, homme déjà mûr, j’ai connu un Roi Lear !
– Pas possible !
– Si fait. Voulez-vous que je vous conte l’histoire ?
– Nous vous écoutons.
Sans autre préambule, notre ami commença son récit.

I

J’ai passé mes quinze premières années à la campagne, chez ma mère, riche propriétaire de la province de ***. L’impression la plus frappante qui me soit restée de ce temps déjà lointain, je la dois à notre plus proche voisin, un certain Martin Pétrovitch Kharlov. Cette impression ne pouvait guère s’effacer pour la bonne raison que de toute ma vie je n’ai jamais rencontré son pareil. Imaginez un homme d’une taille gigantesque : sur un énorme buste était plantée, un peu de travers et sans nulle apparence de cou, une tête monstrueuse, surmontée d’une masse de cheveux en broussaille, d’un gris tirant sur le jaune, et qui portait presque des sourcils ébouriffés. Sur le vaste champ de ce visage, couleur de volaille plumée, un robuste nez bourgeonnant, flanqué de petits yeux d’un bleu de faïence et d’expression très hautaine, surplombait une bouche minuscule, torse, crevassée et du même ton que le visage. La voix qui sortait de cette bouche était enrouée et néanmoins retentissante ; elle rappelait le bruit strident que fait sur un mauvais pavé un charroi de barres de fer. Kharlov semblait toujours s’entretenir par grand vent avec une personne placée de l’autre côté d’un ravin. La véritable expression de son visage ne se laissait pas facilement définir, car on avait parfois de la peine à en embrasser d’un regard toute l’étendue ; sans être ni désagréable ni même dénué d’une certaine grandeur, il n’en offrait pas moins un spectacle fort cocasse. Quels pieds et quelles mains il avait : de vrais coussins ! Je ne pouvais pas, il m’en souvient, considérer sans une sorte de terreur respectueuse le dos large de deux empans de Martin Pétrovitch, ni ses épaules semblables à des meules de moulin, ni surtout ses oreilles qui, soulevées des deux côtés par ses grosses bajoues, rappelaient dans leurs volutes, leurs torsades et leurs boursouflures ces pains blancs en forme de cadenas si connus chez nous sous le nom de « kalatches ».
Été comme hiver Kharlov portait un casaquin de drap vert, serré à la taille par une ceinture circassienne et des bottes goudronnées. Je ne lui ai jamais vu de cravate : autour de quoi l’aurait-il nouée ? Il respirait lentement, lourdement, comme un bœuf, mais il marchait sans bruit. Craignant sans doute de tout briser, de tout renverser dans les appartements, il s’avançait avec précaution, toujours de biais et d’un pas furtif. Sa force herculéenne lui valait le respect de tout le canton : notre peuple vénère encore les paladins. Des légendes s’étaient même formées sur son compte : il avait terrassé un ours qui s’était trouvé sur son chemin au fond d’un bois ; il avait lancé par-dessus la clôture de son rucher un paysan pris en flagrant délit de vol, ainsi que son cheval et son chariot, etc., etc.… Du reste Kharlov ne faisait nul étalage de sa force. « Si ma dextre, disait-il, est douée de quelque vigueur, c’est que le ciel en a ainsi décrété. » En revanche il se montrait très fier de l’antiquité de sa race et de la fermeté de son jugement.
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