«La Mascara de la muerte Roja» en francés
Le Masque de la mort rouge
4.1619 votos
â Autor | Edgar Allan Poe |
đ Paginas | 11 |
â° Tiempo de leer | 30 minutos |
đĄ Fecha de publicaciĂłn | 1842 |
đ Idioma original | InglĂ©s |
đ Tipos | Cuento , Novela |
đ GĂ©neros | Detective, MĂstica, PsicolĂłgica, Horror, FantĂĄstica |
đ Secciones | Novela mĂstica , Novela psicolĂłgica |
Traducciones
Le Masque de la mort rouge: leer el libro
La Mort Rouge avait pendant longtemps dĂ©peuplĂ© la contrĂ©e. Jamais peste ne fut si fatale, si horrible. Son avatar, câĂ©tait le sang, â la rougeur et la hideur du sang. CâĂ©taient des douleurs aiguĂ«s, un vertige soudain, et puis un suintement abondant par les pores, et la dissolution de lâĂȘtre. Des taches pourpres sur le corps, et spĂ©cialement sur le visage de la victime, la mettaient au ban de lâhumanitĂ©, et lui fermaient tout secours et toute sympathie. Lâinvasion, le progrĂšs, le rĂ©sultat de la maladie, tout cela Ă©tait lâaffaire dâune demi-heure.
Mais le prince Prospero Ă©tait heureux, et intrĂ©pide, et sagace. Quand ses domaines furent Ă moitiĂ© dĂ©peuplĂ©s, il convoqua un millier dâamis vigoureux et allĂšgres de cĆur, choisis parmi les chevaliers et les dames de sa cour, et se fit avec eux une retraite profonde dans une de ses abbayes fortifiĂ©es. CâĂ©tait un vaste et magnifique bĂątiment, une crĂ©ation du prince, dâun goĂ»t excentrique et cependant grandiose. Un mur Ă©pais et haut lui faisait une ceinture. Ce mur avait des portes de fer. Les courtisans, une fois entrĂ©s, se servirent de fourneaux et de solides marteaux pour souder les verrous. Ils rĂ©solurent de se barricader contre les impulsions soudaines du dĂ©sespoir extĂ©rieur et de fermer toute issue aux frĂ©nĂ©sies du dedans. Lâabbaye fut largement approvisionnĂ©e. GrĂące Ă ces prĂ©cautions, les courtisans pouvaient jeter le dĂ©fi Ă la contagion. Le monde extĂ©rieur sâarrangerait comme il pourrait. En attendant, câĂ©tait folie de sâaffliger ou de penser. Le prince avait pourvu Ă tous les moyens de plaisir. Il y avait des bouffons, il y avait des improvisateurs, des danseurs, des musiciens, il y avait le beau sous toutes ses formes, il y avait le vin. En dedans, il y avait toutes ces belles choses et la sĂ©curitĂ©. Au-dehors, la Mort Rouge.
Ce fut vers la fin du cinquiĂšme ou sixiĂšme mois de sa retraite, et pendant que le flĂ©au sĂ©vissait au-dehors avec le plus de rage, que le prince Prospero gratifia ses mille amis dâun bal masquĂ© de la plus insolite magnificence.
Tableau voluptueux que cette mascarade ! Mais dâabord laissez-moi vous dĂ©crire les salles oĂč elle eut lieu. Il y en avait sept, â une enfilade impĂ©riale. Dans beaucoup de palais, ces sĂ©ries de salons forment de longues perspectives en ligne droite, quand les battants des portes sont rabattus sur les murs de chaque cĂŽtĂ©, de sorte que le regard sâenfonce jusquâau bout sans obstacle. Ici, le cas Ă©tait fort diffĂ©rent, comme on pouvait sây attendre de la part du duc et de son goĂ»t trĂšs-vif pour le bizarre. Les salles Ă©taient si irrĂ©guliĂšrement disposĂ©es, que lâĆil nâen pouvait guĂšre embrasser plus dâune Ă la fois. Au bout dâun espace de vingt Ă trente yards, il y avait un brusque dĂ©tour, et Ă chaque coude un nouvel aspect. Ă droite et Ă gauche, au milieu de chaque mur, une haute et Ă©troite fenĂȘtre gothique donnait sur un corridor fermĂ© qui suivait les sinuositĂ©s de lâappartement. Chaque fenĂȘtre Ă©tait faite de verres coloriĂ©s en harmonie avec le ton dominant dans les dĂ©corations de la salle sur laquelle elle sâouvrait. Celle qui occupait lâextrĂ©mitĂ© orientale, par exemple, Ă©tait tendue de bleu, â et les fenĂȘtres Ă©taient dâun bleu profond. La seconde piĂšce Ă©tait ornĂ©e et tendue de pourpre, et les carreaux Ă©taient pourpres. La troisiĂšme, entiĂšrement verte, et vertes les fenĂȘtres. La quatriĂšme, dĂ©corĂ©e dâorange, Ă©tait Ă©clairĂ©e par une fenĂȘtre orangĂ©e, â la cinquiĂšme, blanche, â la sixiĂšme, violette.
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