«El Hundimiento de la Casa Usher» en francés
La Chute de la maison Usher
3.258 votos
â Autor | Edgar Allan Poe |
đ Paginas | 30 |
â° Tiempo de leer | 1 hora 30 minutos |
đĄ Fecha de publicaciĂłn | 1839 |
đ Idioma original | InglĂ©s |
đ Tipos | Cuento , Novela |
đ GĂ©neros | Drama, MĂstica, PsicolĂłgica, Horror, FantĂĄstica |
đ Secciones | Novela mĂstica , Novela psicolĂłgica |
Traducciones
La Chute de la maison Usher: leer el libro
Son cĆur est un luth suspendu ;
SitĂŽt quâon le touche, il rĂ©sonne.
DE BĂRANGER.
SitĂŽt quâon le touche, il rĂ©sonne.
DE BĂRANGER.
Pendant toute une journĂ©e dâautomne, journĂ©e fuligineuse, sombre et muette, oĂč les nuages pesaient lourds et bas dans le ciel, jâavais traversĂ© seul et Ă cheval une Ă©tendue de pays singuliĂšrement lugubre, et enfin, comme les ombres du soir approchaient, je me trouvai en vue de la mĂ©lancolique Maison Usher. Je ne sais comment cela se fit, â mais, au premier coup dâĆil que je jetai sur le bĂątiment, un sentiment dâinsupportable tristesse pĂ©nĂ©tra mon Ăąme. Je dis insupportable, car cette tristesse nâĂ©tait nullement tempĂ©rĂ©e par une parcelle de ce sentiment dont lâessence poĂ©tique fait presque une voluptĂ©, et dont lâĂąme est gĂ©nĂ©ralement saisie en face des images naturelles les plus sombres de la dĂ©solation et de la terreur. Je regardais le tableau placĂ© devant moi, et, rien quâĂ voir la maison et la perspective caractĂ©ristique de ce domaine, â les murs qui avaient froid, â les fenĂȘtres semblables Ă des yeux distraits, â quelques bouquets de joncs vigoureux, â quelques troncs dâarbres blancs et dĂ©pĂ©ris, â jâĂ©prouvais cet entier affaissement dâĂąme qui, parmi les sensations terrestres, ne peut se mieux comparer quâĂ lâarriĂšre-rĂȘverie du mangeur dâopium, â Ă son navrant retour Ă la vie journaliĂšre, â Ă lâhorrible et lente retraite du voile. CâĂ©tait une glace au cĆur, un abattement, un malaise, â une irrĂ©mĂ©diable tristesse de pensĂ©e quâaucun aiguillon de lâimagination ne pouvait raviver ni pousser au grand. QuâĂ©tait donc, â je mâarrĂȘtai pour y penser, â quâĂ©tait donc ce je ne sais quoi qui mâĂ©nervait ainsi en contemplant la Maison Usher ? CâĂ©tait un mystĂšre tout Ă fait insoluble, et je ne pouvais pas lutter contre les pensĂ©es tĂ©nĂ©breuses qui sâamoncelaient sur moi pendant que jây rĂ©flĂ©chissais. Je fus forcĂ© de me rejeter dans cette conclusion peu satisfaisante, quâil existe des combinaisons dâobjets naturels trĂšs-simples qui ont la puissance de nous affecter de cette sorte, et que lâanalyse de cette puissance gĂźt dans des considĂ©rations oĂč nous perdrions pied. Il Ă©tait possible, pensais-je, quâune simple diffĂ©rence dans lâarrangement des matĂ©riaux de la dĂ©coration, des dĂ©tails du tableau, suffĂźt pour modifier, pour annihiler peut-ĂȘtre cette puissance dâimpression douloureuse ; et, agissant dâaprĂšs cette idĂ©e, je conduisis mon cheval vers le bord escarpĂ© dâun noir et lugubre Ă©tang, qui, miroir immobile, sâĂ©talait devant le bĂątiment ; et je regardai â mais avec un frisson plus pĂ©nĂ©trant encore que la premiĂšre fois â les images rĂ©percutĂ©es et renversĂ©es des joncs grisĂątres, des troncs dâarbres sinistres, et des fenĂȘtres semblables Ă des yeux sans pensĂ©e.
CâĂ©tait nĂ©anmoins dans cet habitacle de mĂ©lancolie que je me proposais de sĂ©journer pendant quelques semaines. Son propriĂ©taire, Roderick Usher, avait Ă©tĂ© lâun de mes bons camarades dâenfance ; mais plusieurs annĂ©es sâĂ©taient Ă©coulĂ©es depuis notre derniĂšre entrevue. Une lettre cependant mâĂ©tait parvenue rĂ©cemment dans une partie lointaine du pays, â une lettre de lui, â dont la tournure follement pressante nâadmettait pas dâautre rĂ©ponse que ma prĂ©sence mĂȘme. LâĂ©criture portait la trace dâune agitation nerveuse. Lâauteur de cette lettre me parlait dâune maladie physique aiguĂ«, â dâune affection mentale qui lâoppressait, â et dâun ardent dĂ©sir de me voir, comme Ă©tant son meilleur et vĂ©ritablement son seul ami, â espĂ©rant trouver dans la joie de ma sociĂ©tĂ© quelque soulagement Ă son mal. CâĂ©tait le ton dans lequel toutes ces choses et bien dâautres encore Ă©taient dites, â câĂ©tait cette ouverture dâun cĆur suppliant, qui ne me permettaient pas lâhĂ©sitation ; en consĂ©quence, jâobĂ©is immĂ©diatement Ă ce que je considĂ©rais toutefois comme une invitation des plus singuliĂšres.
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